Type de matière
Fibre naturelle
Origine géographique
Chine, Inde, Etats-Unis, Brésil et Pakistan pour 75%
Terre
+ Recyclable et biodégradable
- Fibre lointaine ourmande en eau et en pesticides
Emplois
+ Créatrice d'emplois
- Pesticides dangeureux et travail forcé
Clients
Le charme des matières naturelles
Comment le choisir ?
Privilégier les cotons recyclés, biologiques, pluviaux, sans irrigation, équitables avec une bonne traçabilité géographique
Le coton représente un quart des fibres textiles, ce qui en fait la deuxième fibre textile la plus utilisée. Ses enjeux environnementaux et sociaux considérables peuvent être atténués en favorisant des cotons biologiques, pluviaux ou équitables.
Histoire naturelle et géographie
Le coton est l’une des fibres textiles les plus anciennes : des traces archéologiques trouvées au Mexique montrent que la culture de cette espèce date d'au moins 7000 ans.Il existe sous trois espèces (Gossypium hirsutum, Gossypium herbaceum Gossypium arboreum). Aucune n’est adaptée au climat européen, sa culture lointaine est donc réalisée sur d’autres continents principalement dans les pays suivants : la Chine, l’Inde, les Etats-Unis, le Brésil, le Pakistan et la Turquie.
La plante produit des fleurs couleur d'ivoire laissant ensuite la place à des capsules de couleur verte, puis brune. En s'ouvrant à maturité, ces capsules font apparaître les graines entourées de fibres blanches : c’est le coton.
Une fois récoltées dans les champs, les fibres sont séparées de la graine de coton : c’est l’égrenage. Les fibres de coton sont ensuite triées puis pressées en balles pour être plus faciles à transporter vers les ateliers de filature. La filature est l’opération de transformation du coton brut en fil.
Les grands défis écologiques du coton : eau, carbone et pesticides
La plante de coton a besoin d’eau et de nutriments pour se développer. Des pesticides sont aussi utilisés pour la protéger des maladies. La culture du coton génère des émissions de CO2, causées par exemple par le passage de tracteurs et la fabrication des engrais. Tout cela constitue des enjeux écologiques majeurs.En bref, pour réaliser un T-shirt de 200g en coton
ON UTILISE :
~1200L d’eau irrigation
~1g de pesticides
~50g d’engrais
~3m2 de terres cultivables
ON EMET :
Dans l'air :
~4kg eq CO2
~2g d’ammoniac NH3, de protoxyde d'azote N20, d'oxydes d'azote N0x
Dans l'eau :
~30g de phosphates et de nitrates
Dans le sol :
1g de métaux lourds
La culture de coton nécessite beaucoup d’eau principalement pour l’irrigation :
On estime que mondialement, il faut environ 4000L d’eau par kg de fibre de coton. Cette quantité varie énormément d’un pays à l’autre selon la pluviométrie et le sol. Au total, 3 % de l’eau utilisée en agriculture est utilisée par le coton.
L’impact est d’autant plus important que la moitié des principaux pays producteurs de coton ont un indice de stress hydrique élevé (rapport entre l’eau disponible et l’eau utilisée).
L’utilisation des pesticides constitue un autre enjeu très important : environ 6 % des pesticides et 14 % des insecticides mondiaux sont utilisés pour le coton.
Il contribue enfin significativement au changement climatique. La production d’1 kg de coton génère 16 kg eq CO2. Ceci est principalement dû aux engrais et à l’utilisation de machines agricoles. 10 % des engrais utilisés dans le monde le sont pour le coton. Une partie des engrais peut ensuite aller dans les eaux avec un impact négatif sur la biodiversité. Enfin, en 2018, 76 % du coton mondial était OGM.
Les défis sociaux du coton : pesticides et rémunération digne
40 % du coton est cultivé dans des pays avec un indice de développement humain faible où l’accès aux équipements de protection, à une rémunération digne et aux droits fondamentaux n’est pas garantie.
Le coton : une culture économiquement et socialement importante
La production de coton fait vivre environ 100 millions de familles, générant un revenu annuel mondial de 41,2 milliards de dollars. Le coton est très largement exporté dans le monde et représente un enjeu économique important.
La Chine, l’Inde, les Etats-Unis, le Brésil, le Pakistan et la Turquie représentent plus de 75 % de la production totale. Parmi les 17 pays les plus producteurs de coton, 40 % ont un IDHI faible.
Les exploitations sont généralement des petites fermes familiales : 90 % des exploitations font moins de 2 ha dans les pays en développement. En Inde cependant les exploitations peuvent être de taille bien plus importante. En tout, l’exploitation cotonnière fait vivre environ 100 millions de familles, dont les revenus sont souvent très dépendants du prix variable du coton.
La production mondiale de coton est répartie sur 2 % des terres cultivables mondiales et il faut en moyenne 13 m2 pour faire 1 kg de coton et pose également la question de la disponibilité des terres pour les activités vivrières dans certaines régions.
Trendethics, dont nous avons labellisé Allegria les coussins, est un exemple passionnant de petite exploitation qui produit du coton au Vietnam.
La santé des cultivateurs mise en danger par les pesticides
La plupart des cultivateurs de coton prennent des risques importants en utilisant une grande quantité de pesticides pour le coton. Certains pesticides utilisés pour le coton sont classés comme très dangereux pour la santé et l’environnement. Par exemple, l’endosulfan est aujourd’hui classé comme un polluant organique persistant par la convention de Stockholm, et ainsi banni d’utilisation dans un grand nombre de pays. Le monocrotophos, utilisé lui aussi pour le coton, est classé comme hautement dangereux par l’OMS, mais est pour l’instant encore autorisé dans de nombreux pays. Entre 1% et 3% des travailleurs agricoles dans le monde souffrent d’intoxication par les pesticides, soit en prenant l’estimation haute 77 millions dans le monde. On estime que 99% des décès dus aux pesticides ont lieu dans les pays en développement.
Les droits des travailleurs parfois non respectés
Dans de nombreux pays producteurs de coton, les travailleurs n’ont souvent pas le droit à la sécurité sociale, à un salaire minimum, ou encore à la liberté d’association. Les conventions de l’Organisation Internationale du Travail concernant le travail des enfants ne sont parfois pas respectées, tout comme celles de non discrimination, de travail forcé, etc. Enfin, dans les exploitations de petite taille, une grande partie du travail de production du coton est assurée par les femmes mais très peu sont représentées au niveau de la prise de décision.
Un cas récent est notamment l’emploi des Ouïghours dans les champs de coton en Chine, dans la province de Xinjiang, qui produit 20% du coton mondial. Une étude de décembre 2020 estime qu’au moins 500.000 Ouïghours travaillent notamment à la récolte du coton à la main.
Choisir un coton à impact positif
Le coton recyclé
Le coton recyclé constitue la meilleure option disponible. Il ne nécessite ni pesticides, ni engrais, ni eau, et sa production émet environ 10 fois moins de CO2 qu’un coton neuf.
Par ailleurs sa fabrication génère des emplois, potentiellement en Europe, et la filière de recyclage inclut de nombreux emplois d’insertion sociale.
Les labels Recycled Claim Standard (RCS) et Global Recycled Standard (GRS) certifient que le produit est recyclé.
Le coton biologique
Il est avant tout une solution pour répondre à l’immense problème sanitaire posé par les pesticides. En effet, l’usage de pesticides de synthèse est interdit dans la production de coton biologique.
Ce coton ne représente qu'environ 0,93% du coton mondial. Les grands producteurs sont : l’Inde (51%), la Chine (17%), le Kirghizistan (10%), la Turquie (10%) et le Tadjikistan (5%).
ll n’y a pas de coton biologique mais des cotons biologiques. En effet, plusieurs règlements sont autorisés, mais ils respectent tous des grands principes que sont notamment le respect de l'environnement, la conservation des ressources naturelles et épuisables, la préservation de la biodiversité etc. L’irrigation n’est pas interdite.
Le coton biologique a une empreinte CO2 légèrement meilleure car il n’utilise pas d’engrais de synthèse. La consommation en eau du coton dépend avant tout des conditions climatiques et du sol et le caractère biologique du coton a nettement moins d’impact que le pays de production. Les pratiques agricoles biologiques raisonnées permettent néanmoins à conditions climatiques égales de diminuer un peu la consommation d’eau malgré la diminution de rendement.
Plusieurs labels indiquent qu’un coton est biologique, comme le GOTS, OCS ou BioRe.
Le coton pluvial
Dans les zones du monde où les précipitations sont suffisamment abondantes pour couvrir la production du coton, l’irrigation n’est pas nécessaire. L’ICAC a estimé en 2020 que 55% de la surface mondiale de production du coton n’était pas irriguée.
On trouve souvent le coton pluvial au Brésil, dans les pays de l’Afrique Subsaharienne comme le Mali, les Etats-Unis, et la moitié sud de l’Inde. Le label CMiA garantit par exemple que le coton a été produit sans irrigation.
Le coton équitable
Il est crucial que les droits des travailleurs soient respectés. En plus de cela, certains labels comme Fairtrade ont des mesures afin de garantir aux producteurs des revenus minimaux.
Le coton Oekotex
Le label Oeko-Tex Standard 100 certifie l’absence de produits dangereux dans les produits finis, mais attention, il ne certifie pas qu’aucun pesticide n’a été utilisé en amont dans les champs.
Le coton avec traçabilité
La traçabilité géographique du coton permet d'éviter le coton cultivé avec du travail forcé et de connaître la consommation en eau probable.
Pour aller plus loin :
The Cotton-Water Footprint Conundrum, Keshav Kranthi
Mesurer la durabilité des systèmes de culture du coton